Un lavoir est un bassin public (quelquefois privé , dans certaines propriétés ) alimenté en eau détournée d'une source ou d'un cours d'eau , en général couvert , où les lavandières rinçaient le linge après l'avoir lavé , en général chez elles.Le rinçage nécessitant de grandes quantités d'eau claire , cette eau n'était disponible que dans les cours d'eau ou les sources captées.Certains lavoirs étaient équipés de cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment du linge. Dans les villes situées sur les grands cours d'eau,Paris,Lyon ..., il existait aussi des bateaux-lavoirs. Une des insultes du capitaine Haddock est bien : "Amiral de bateau-lavoir" ! Pour des raisons évidentes de confort et de modernité , l'utilisation des lavoirs a été progressivement abandonnée au XXe siècle.Qu'en reste t'il à
Cabriès ?
Trois lavoirs existent encore, témoins de l'ingéniosité des hommes au service de leur communauté.Témoins tranquilles et sans ostentation du temps qui passe.
A Cabriès , au "piton", un grand bâtiment rectangulaire édifié en 1894, et vidé de ses bacs aux pierres inclinées , sert aujourd'hui d'entrepôt.
A 500 mètres de Cabriès , sur la route de la Foraine, la source de Fontaube est abritée depuis 1853 par le premier lavoir public de la commune.La charpente est là, les bacs de calcaire sont là et ,comme pour conserver encore de la vie , ils abritent des roseaux que l'eau qui continue de couler entretient avec persévérance et fierté.Qu'adviendra t-il de ce bâtiment dont une partie a été abattue pour des raisons de sécurité ? Situé dans un virage, il réduisait la visibilité des automobilistes.Peut être,un jour, il sera contourné et rétabli dans son intégrité.L'automobiliste du futur y trouvera certainement son compte.
Reste, sur la route de Trébillane , le lavoir de Fontrouge construit en 1897.Plus de toit,plus de charpente,plus de volet,plus de cheminée.Trois bacs de pierre de calcaire froid aux bords biseautés demeurent.Les portes à arcades sont imposantes et les multiples fenêtres qui laissent entrer la lumière qui le traverse le rendent accueillant et nous laisse imaginer ce qui devait être pour les bugadières , malgré le froid des hivers, un espace de joyeux bavardages.
Comme les châteaux , les églises , les chapelles , ces modestes lavoirs font partie intégrante de notre patrimoine.
Pourquoi devrions nous les condamner ?